Vous raconter ma naissance? Soyons honnêtes, cela ne me poserait aucun problème... sauf que je ne m'en souviens pas le moins du monde. Voyez-vous, il y a des choses dont on ne peut pas se souvenir, et c'est tant mieux. Les parties intimes de ma mère, dieu merci, je les ai oublié. Ma mère avec d'ailleurs. Oh aucune crainte à avoir mes enfants. Je n'ai jamais rien eut contre ma mère, mais c'est simplement que je ne l'ai jamais connue. Celle qui m'a élevée dans une petite bourgade irlandaise, c'est ma grand-mère. La seule preuve que j'ai de nos liens de sang, c'est sa parole, et ce pouvoir que nous partageons, mais à vrai dire, je m'en fiche totalement. Ma grand-mère était la personne la plus douce du monde, la plus adorable, une grand-mère un peu clichée de conte pour enfant. Et sa façon de m'appeler "sale gosse" en a fait mon surnom préféré.
Bref. Puisqu'il faut commencer par le commencement, je vais faire un effort. D'après ce que Mamouche m'a raconté (oui, c'était comme ça que je l'appelait), mon père était un moldu de passage, ma mère était sa fille. sa "dépravée" de fille comme elle disait. Après m'avoir mit au monde, elle préféra me confier à quelqu'un de plus respectable et me refila à sa bonne mère qui ne pouvait refuser de porter assistance à un bébé à l'air "si adorable". Oui, il parait qu'étant petit, j'étais adorable. A vous de me dire si ça a changé depuis... Enfin, quel que soit mon degré d'adorabilité, il n'a pas suffit à attendrir ma mère qui a décidé de fuir ses responsabilités et l'Irlande par la même occasion. Je ne m'en suis jamais mal porté, et j'ai horreur qu'on me plaigne pour mon statut d'orphelin. Il n'y a, selon moi, pas meilleur situation que de ne pas avoir de parents : personne n'est jamais là pour vous pourrir la vie, pour placer en vous des espoirs inutiles et pour désirer que vous réalisiez leurs rêves plutôt que les vôtres. Mais je crois que je m'emporte un peu là... non?
Je vous ai dit que ma grand-mère avait tout d'une grand-mère de conte de fée, n'est-ce pas? Et bien, je n'irais pas me contredire, mais en plus des cheveux blancs, des rides partout et du sourire tendre, elle avait des tas d'autres qualités. Et je dois avouer que selon moi la principale restait son intérêt pour les moldus. Ceux-ci l'intriguaient énormément. Elle avait tendance à collectionner les objets qu'elle trouvait amusants, esthétiques... ou non. En fait, elle collectionnait à peu près tout ce qui lui semblait original, purement moldu.
Sa principale passion moldue à Mamouche? Vous voyez ses grandes cornes avec un disque que tu mets en dessous et ça donne de la musique? Bah ça s'appelle un gramophone déjà les enfants. Et ensuite, c'est une passion qu'elle a très tôt partagée avec moi. Vous pensez surement qu'en bonne mamie-gâteau ma chère grand-mère écoutait du Mozart, du Vivaldi et du Sardou... Pour les deux premiers, je le reconnais, d'ailleurs j'en suis toujours fan. Mais à la place du Sardou, j'ai vite eu le droit aux Sex Pistols. Ils ne sont pas connus des sangs purs, mais je ne sais pas si un moldu peut les ignorer. Il en va de même pour The Clash... Et je pourrais citer quelques autres groupes, mais cela n'a guère d'intérêt. Si vous connaissez, vous aurez compris le concept : Ma grand-mère est une punk. Enfin, n'abusons en rien. Si elle aimait beaucoup ce type de musique, les crêtes colorées, les cranes nus, les piercings, les tatouages et les fringues crades, c'était pas trop son truc. Moi, les tatouages eurent tôt fait de me convaincre. A peine eus-je ma baguette magique, que je m'entrainais à apprendre un sort pour m'en dessiner un sur le bras. En ce qui concerne l'art corporel, il faut reconnaitre qu'en quatrième année, j'ai enfin réussit à me faire un tatouage mouvant dans le dos. Vous savez pas ce que c'est? Normal, c'est pas trop le genre de truc qu'on apprend en cours. Je résume : en gros, c'est un tatouage qui se modifie lentement, en permanence, selon mes humeurs. Abrégeons, je doute que mes fantaisies corporelles ne vous intéresse tant que ça... (et si c'est pourtant le cas, sachez que j'ai pas mal de tatouages, aucun piercings, et que mes cheveux ont déjà parcourus toutes les couleurs de l'arc en ciel durant ma scolarité.)
Tiens, puisque le sujet est abordé, parlons de l'école. Ma grand-mère a évidemment été ravie que je reçoive ma lettre de Poudlard. Moi aussi, même si je m'en doutais. Mes pouvoirs, je les connaissais depuis un moment, bien que je ne m'en sois pas trop vanté, ni que je ne les ai trop exercés. J'ai fait quelques courses, comme tout un chacun, j'ai eut le droit à un rat. La chouette, ma grand-mère me prêtait la sienne quand cela s'avérait nécessaire, et je trouvais cela moins drôle. Le rat fut nommé Sqwik par mes soins. J'avais longuement hésité entre Sid et Punk, mais je m'étais dit que ce serait trop compliqué. Et puis Sqwik allait à merveille à cette petite boule de poils grise, je m'y attachais aussitôt. Il fut celui que je considérais comme mon premier ami. Certains jugeront cela pitoyable et je leur propose d'aller se faire voir. J'avais bien sur eu des amis d'enfance dans ma bourgade d'Irlande natale (bien que j'ignore encore où je suis né), même que certains étaient des purs mini-punks avec qui je m'entendais à merveille... mais je n'avais jamais ressentit le besoin de garder quelques liens avec eux. Avec Sqwik, je devenais presque sentimental. Surement parce que la pauvre bête avait l'air si fragile... hum. Qui a dit que l'histoire d'un rat ne l'intéressait pas?
J'achetais le même jour une superbe baguette en acajou, d'un rouge resplendissant. A l'intérieur, un cheveu de vélane. Cela faisait un peu "tapette" comme diront quelques uns de mes futurs camarades, mais cet adjectif ne m'affecte pas vraiment. Si ma grand-mère ne m'avait jamais sensibilisé à l'homosexualité, elle m'avait toujours dit de fuir les femmes. "Elle ne feront que te faire souffrir! Enfin, un sale gosse comme toi ne m'écoutera pas..." Selon elle, les femmes étaient là pour faire souffrir les hommes et les hommes pour les tromper et les abandonner. Dure vision de l'amour qui m'amusait et m'amuse encore. Elle n'est pas si loin de la vérité que je ne peux la contredire. J'acceptais donc qu'on me dise efféminé, qu'on me traite de gay ne me paraissait pas être une insulte. Et puis, si faire attention à ses vêtements, avoir une peau douce et aimer se maquiller signifiait aimer les hommes... Alors je plaignais sincèrement les femmes.
Ce que je peux résumer de mon histoire à Poudlard, c'est que je m'y suis plu. Immédiatement, j'ai senti que l'école était faite pour moi. J'y ai rapidement découvert quelques fêtards auxquels je me suis joint. Ils n'avaient rien de punk, ils ignoraient surement ce mouvement de pensée et les groupes desquels j'étais fan... mais ils m'acceptèrent et l'on s'amusait bien. Me noyer dans l'alcool et la drogue est un bon passe-temps et, connaissant mes limites, je n'en fais jamais trop. En ce qui concerne ces dingues qui veulent dominer le monde, je n'ai jamais trop rien compris à leurs menaces, à leurs rites. S'ils m'obligent à les rejoindre, je m'en fiche, s'ils ne veulent pas de moi, ça me va. La politique, c'est pas vraiment mon truc, je suis plutôt du genre anarchiste. Certains profs s'en plaignent, certes... Moi je trouve que ça rajoute du piment à nos vies!
Ah, j'allais oublier. Vous avez peut-être compris que je ne vivais plus chez ma grand-mère. N'allez pas croire que la tragédie ai frappé mon histoire. Elle est incapable de mourir, c'est juste que j'ai décidé de ne plus vivre chez elle. En été, je fais des tas de petits boulots afin d'être apte à payer un loyer, et sinon, je joue de la guitare dans les rues. Je suis un passionné de musique, vous l'aurez compris, et je me débrouille avec pas mal d'instrument. Si vous voulez d'un musicien, demandez-moi, je suis toujours libres pour quelques notes impromptues. |